CONSERVATION DU BLE AU TEMPS DES ROMAINS.

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    JC

    le 26/03/2024 à 10:06 Citer ce message

    Afin de préserver le blé des vols et des changements quotidiens et saisonniers néfastes de la
    température et de l’humidité, les anciens Romains l’ont enterré dans des fosses sèches et bien
    fermées, en forme de tronc de cône d’environ 5 mètres de diamètre à la base et d’une profondeur
    d’une dizaine de mètres. Les fosses étaient remplies à moitié et, une fois fermées, les denrées
    stockées (blé, orge, millet, fèves) restaient isolées de l’environnement extérieur. La transpiration
    végétale de la masse déposée épuisait rapidement l’oxygène de l’air resté dans la partie supérieure de
    la fosse, créant ainsi le dioxyde de carbone (CO2) qui provoque la mort des larves et des parasites
    enfouis en même temps que les denrées.
    L’environnement devenait stérile et garantissait aux denrées une longue conservation, avec une
    durée, selon Varron (1), de 50 ans pour le blé et de 100 ans pour le millet. Pline (2) parle de 120 ans
    pour les fèves.
    Avant de pouvoir accéder au prélèvement du blé, il fallait cependant une période d’environ 3 heures
    pour que le CO2 s’évapore, sinon il s’avérait dangereux de descendre au fond les ouvriers employés à
    la vidange, sans les exposer au risque d’asphyxie par la présence de CO2 dans l’environnement. On
    laissait alors la fosse ouverte et, avec un câble, on baissait périodiquement une lumière allumée qui,
    en présence de CO2, s’éteignait immédiatement. Lorsque la lumière ne s’éteignait plus, c’était le signe
    de l’assainissement de la fosse et permettait finalement le début des opérations de vidange.
    (D’après un article de Mario Giuliacci -FC – 2012)
    (1) M. Térentius Varron (116 av.JC – 27 avant JC), le plus savant des Romains, au jugement de Cicéron,
    s’était rendu célèbre par un grand nombre d’ouvrages, dont la plupart ne sont pas parvenus jusqu’à
    nous.
    (2) Pline l’ancien ou le naturaliste (23-79) est l'auteur d'une monumentale encyclopédie intitulée Histoire
    naturelle (Naturalis Historia), publiée vers 77 et comptant trente-sept volumes. Cet ouvrage, le seul de
    Pline l'Ancien qui soit parvenu jusqu'à nous, a longtemps été une importante référence scientifique et
    technique. Pline a en effet rassemblé le savoir de son époque sur des sujets variés, tels que les
    sciences naturelles, l'astronomie, l'anthropologie, la psychologie et la métallurgie.

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